Compte rendu de lecture, Émile ou de l'éducation
Question sélectionnée : « Hors de la société, l’homme isolé ne devant rien à personne, a droit de vivre comme il lui plaît ; mais dans la société, où il vit nécessairement aux dépens des autres, il leur doit en travail le prix de son entretien ; cela est sans exception. Travailler est donc un devoir indispensable à l’homme social. Riche ou pauvre, puissant ou faible, tout citoyen oisif est un fripon » (p. 306). Êtes-vous d’accord avec cette affirmation ? Est-ce que Rousseau se contredit (voir, par exemple, la page 138)?»
Rousseau le dira à de multiples occasions et dans de multiples écrits, l’homme tel qu’il devrait être se trouve à l’état de nature. Quiconque apprend à vivre en société se pervertit immanquablement. Il fera à cet effet une comparaison entre l’homme et le citoyen, qu’il distingue. Dans Émile, il tente d’en revenir à l’état de nature, mais place son élève dans un contexte relativement social, à mesure que ce dernier vieillit. Le livre III étant consacré à son Émile vers l’âge de 12-13 ans, il renseigne sur la manière dont celui-ci peut se rendre utile à la société de laquelle il fait partie. La première phrase de la citation semble bien indiquer la position de Rousseau, l’homme à l’état de nature ne doit rien à personne. Il en va autrement avec l’homme qui vit en société car pour qu’une société puisse être conçue, il faut que chacun y mette du sien. C’est ce que Rousseau affirme et je dois dire que cette position me semble tout à fait juste.
Pour Rousseau, servir sa société impose certaines restreintes. En effet, il ne peut la servir d’autre manière qu’en apprenant un métier qui est réellement utile. Rousseau prônant avant tout l’éducation par les choses se positionne en faveur des métiers manuels plutôt qu’intellectuel. Persuadé que c’est par la voie d’un tel métier qu’Émile pourra se développer intellectuellement graduellement, Rousseau incite son élève à apprendre le métier de menuisier, qu’il