Compte Rendu Lecture R Dha
Le militantisme socialiste n’est plus ce qu’il n’a jamais été : modèle de « l’engagement distancié » et transformations du militantisme au parti socialiste, R.Lefebvre
La sociologie de l’engagement militant, a connu ces 20 dernières années en France spécifiquement, mais aussi dans le monde anglo-saxon, un regain spectaculaire d’intérêt et un profond renouvellement de ses questionnements
De manière étymologique, le militantisme est « la construction d’un contre-modèle, structuré (« militaire » ou au sens religieux qui lutte contre les tentations au sein de l’ « Eglise militante ») à la fois projectuel et identitaire. » Pour Rozes (2003), qu’il s’agisse du « militantisme politique ou du militantisme syndical à la fois en termes de projets et d’organisation, il s’agit d’abord de se construire en contre, et d’offrir dans son mode de fonctionnement et de ses référents à la fois quelque chose qui épouse l’univers dans lequel on se trouve et en même temps prétendre le dépasser. »
Pour définir le concept d’engagement dans ce cadre théorique nous nous référerons à P. Perinneau qui le définit en tant que « passage à l'acte » ; s'engager politiquement consistant essentiellement « à avoir une activité politique (des activités les moins intenses : inscription sur les listes électorales aux activités les plus intenses : adhésion à un parti) » (Perrineau et al. 1994). » En ce sens, l’engagement implique pour les protagonistes le désir de se mobiliser ensemble. Cet « agir ensemble se développe dans une logique de revendication, de défense d'un intérêt matériel ou d'une “cause” » (Neveu, 1996). « Acte de prise de position dans le débat public », il comporte sous cet aspect « une dimension identitaire, classant les individus aux yeux des autres et à leurs propres yeux » (Neveu, 1996; Roudet, 1996; Passy, 1998). Dès lors le fait d’adhérer, donc de modifier son identité en passant du rang de salarié à celui de salarié syndiqué par exemple, est un engagement