Condamné à mort
« Condamné à mort ! Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sur son poids!» (l. 1-5)
Ici, le condamné utilise la personnification « j’habite avec cette pensée». Il accorde à cette pensée un statut de colocataire et démontre que cette pensée est toujours présente. Elle prend place dans sa tête, elle est enchaînée à lui. « Toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sur son poids!» Le narrateur continue de personnifier cette pensée en invoquant la solitude qu’il partage avec elle et comme elle est froide et lourde à porter, à accompagner. Afin, d’oublier cette triste et rude réalité, le prisonnier se remémore d’heureux moments de vie lorsqu’il était un homme libre.
« Autrefois, car il me semble qu’il y a plutôt des années que des semaines, j’étais un homme comme un autre homme. Chaque jour, chaque heure, chaque minute […]. Mon esprit […] était plein de fantaisies. […] C’étaient des jeunes filles, de splendides chapes d’évêque, des batailles gagnées, des théâtres pleins de bruits et de lumière, et puis encore des jeunes filles et de sombres promenades la nuit sous les larges bras des marronniers. C’était toujours fête dans mon imagination. […], j’étais libre.» (l. 6-17)
Ici, le condamné à mort utilise la gradation décroissante dans « chaque jour, chaque heure, chaque minute » afin de démontrer que chaque instant de sa vie était rempli de plaisirs extravagants (hyperbole). Il utilise l’accumulation : « C’étaient des jeunes filles, de splendides chapes d’évêque, des batailles gagnées, des théâtres pleins de bruits et de lumière, et puis encore des jeunes filles et de sombres promenades la nuit sous les larges bras