condamnation à mort Badinter
Robert Badinter
« Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. » Cette anecdote de Victor Hugo illustre bien le propos de Robert Badinter, célèbre avocat réussissant à abolir la peine de mort en France. Il affirmait que : « Cette justice d’élimination, cette justice d’angoisse et de mort, décidée avec sa marge de hasard, nous la refusons […] parce qu’elle est pour nous l’antijustice, parce qu’elle est la passion et la peur triomphant de la raison et de l’humanité.1 ». Compte tenu de l’apparente simplicité des enjeux qui se présentent, il convient tout de même de poser une définition claire de la marge de hasard, puis de ce qu’est l’antijustice. Premièrement, la marge de hasard est une quantité de permission que l’on attribue comme bon nous semble, qui justifie le fait de condamner à mort un individu. Deuxièmement, selon le Larousse 2011, l’antijustice correspond à un principe contraire à la condition de vie équitable et au respect du droit. Grâce aux précisions développées ci-dessus, nous pourrions reformuler ainsi l’énoncé : La peine de mort possède des lois. Cependant, Ceux-ci sont établis grâce aux situations vécues et à leur impression. La condamnation capitale résulte de la peur et des émotions, qui sont les réflexes premiers de l’homme. Ceux-ci l’emportent sur l’aspect intellectuel et humain qui, eux, sont secondaires. Ceci étant dit, nous pouvons aborder les principaux enjeux liés à l’énoncé à travers quelques questions synthétiques. Dans un premier temps, nous pouvons disserter sur le rôle de la peine de mort dans la société. Comment la société peut-elle accepter que la peine de mort puisse être un moyen de condamnation ?