Condition de travail et mouvement ouvrier
Francis Hordern*
L'amélioration des conditions de travail par des mesures d'hygiène et de sécurité ou par la réparation des accidents du travail n'occupe qu'une place secondaire dans les congrès nationaux ouvriers et dans les revendications syndicales (l).
Mesures générales d’hygiène et de sécurité
Les congrès syndicaux jusqu'en 1902 ne contiennent presque aucune demande concernant la protection des travailleurs (2). On retrouve seulement une proposition guesdiste en 1884 à Roubaix pour une législation internationale du travail portant, entre autre ''sur l'interdiction... de certains modes de travaux préjudiciables à la santé des travailleurs". Ce vœu sera repris à Montluçon en 1887 mais dans une optique française. On trouve en 1888 un projet de "ligue d'hygiène" d'un militant de la bourse du travail de Paris, mais il ne semble pas rencontrer le moindre écho. Le vote de la loi de 1893 sur l'hygiène et la sécurité du travail n'a pas amené les ouvriers à prendre en compte dans leurs congrès les problèmes de salubrité. On trouve seulement quelques motions des syndicats locaux des cuisiniers, pâtissiers et confiseurs qui réclament, dès 1895, l'extension de la loi de 1893 au secteur de l'artisanat alimentaire (3). En 1898, au congrès de Nantes, la l0ème commission avance l'idée qu'il faut "forcer les chefs d'industrie à appliquer des débrayages de sûreté de distance en distance, à toutes les transmissions motrices".
Le blanc de céruse
Le blanc de céruse et toute une série de peintures à base de plomb, étaient à l'origine de très nombreuses intoxications allant de la colique douloureuse à la mort et était dénoncé vigoureusement dès le XVIIIème siècle (4). On savait pouvoir le remplacer par du blanc de zinc d'un prix à peine plus élevé, mais sans inconvénient pour la santé. Pourtant, rien n'est fait au cours du XIXème siècle (5). Il faut attendre le début du XXème siècle pour voir le syndicat des peintres