Conférence de méthode
Texte 7, p. 6 : Charles Dumoulin, Discours sur la concorde et l’union des coutumes de France, 1547
« Toutes les incommodités [seront] évitées par la mûre et digérée réduction d’une loi ou coutume claire et suffisante. […] Les diverses coutumes [sont] non seulement trop variantes, mais aussi contraires et trop souvent obscures, iniques, ineptes et imparfaites, fort convenables à la multiplication et propagation des procès, foule et confusion de république et paix civile d’icelle : l’on aurait désormais par le bénéfice de Dieu, du Prince et son bon et loyal conseil, un bref et clair livre accompli de toute facilité, consonance et équité très utile et agréable à un chacun tant en général qu’en particulier. Et il n’y a voie plus facile, plus efficace et divine à restreindre et ôter cette infâme et misérable multitude de procès, prolixité et multiplication d’iceux, dont la France est diffamée et endommagée sur toutes autres nations […]. Davantage il n’y a chose plus apte ni plus efficace à régir et retenir plusieurs provinces sous un même règne, ni plus fort, ni plus honnête lien qu’union, communion et conformité » 1) Nature : un texte de doctrine. 2) Auteur : Charles Dumoulin (1500-1566)1. Avocat près le Parlement de Paris, grand connaisseur des droits savants (droit romain et droit canonique) et du droit coutumier, il a été l’un des premiers à concevoir, contre le dogme du droit commun fondé sur le droit romain, l’existence d’un droit français original par son histoire comme par son contenu, et à envisager son unification par l’étude comparative des coutumes, thème qu’il a mis en œuvre dans ses travaux. Il est l’un des précurseurs du droit civil moderne. 3) Date et origine : 1547, date de parution de l’œuvre dans laquelle est inséré ce discours, le Sommaire du Traité des Usures. 4) Destinataires : Dumoulin s’adresse aux praticiens (il fait référence aux « procès »), mais aussi et surtout aux