Conflit en irlande
En 1949, l'Irlande catholique du Sud proclama unilatéralement son indépendance et prit le nom officiel de république d'Irlande. L’irlandais et l’anglais devinrent les deux langues officielles de la République. Quant à l'Irlande du Nord, majoritairement protestante, elle continua d'être rattachée à la Grande-Bretagne tout en disposant encore de son parlement local à Belfast. En Irlande du Nord, les gouvernements unionistes successifs prirent en grippe la langue irlandaise, devenue une langue nettement hostile et la première langue officielle d'un pays (la république d'Irlande) dont la Constitution ne reconnaissait même pas l’existence l’Irlande du Nord. Dès lors, l’irlandais fut perçu comme l’apanage d'une minorité nationaliste subversive. L'Irlande du Nord n'osa pas interdire la langue irlandaise, mais celle-ci fut condamnée à l’invisibilité dans la vie publique.
Néanmoins, le problème de l'Irlande n’était pas réglé pour autant. L'Armée républicaine irlandaise (Irish Republican Army), qui voulait réunir la province de l'Ulster (l'Irlande du Nord) à la république d'Irlande, intensifia sa lutte au point que l'armée britannique dut occuper l'Irlande du Nord en 1969. Les années soixante-dix virent se produire un changement radical dans le rôle de l'irlandais en Irlande du Nord. Dans un contexte politique nettement tendu, l'irlandais devint une arme de combat chez les républicains de l'IRA. Gerry Adams, le chef du Sinn Féin, la branche politique de l’IRA, associait en 1986 la langue à la lutte contre l'oppression: «La langue irlandaise est la reconquête de l'Irlande, et la reconquête de l'Irlande est la langue irlandaise.» Désormais, la question linguistique devenait incontournable en Irlande du Nord. C'est alors que Londres chercha à dissocier la langue irlandaise du nationalisme républicain en soutenant la contribution de la communauté protestante et unioniste à la cause de la langue irlandaise. En même