Conflit israelo-arabe
Sujet sensible, médiatique, passionnel, le conflit israélo-palestinien peine à trouver sa place à l’école. L’attachement au sensationnel, à l’histoire immédiate ainsi qu’une vision dominée par les problématiques générales du Proche-Orient conduisent à brouiller le message pédagogique dans les manuels, voire à renforcer les préjugés. Quelques pistes pour un enseignement apaisé et constructif du conflit israélo-palestinien à l’école… Les contributions de Stéphanie Laithier et Vincent Vilmain, et de Valérie Pouzol.
Les manuels et l’enseignement du conflit israélo-palestinien en classe de 3e / Stéphanie Laithier & Vincent Vilmain, EPHE La question du conflit israélo-palestinien peut-elle être enseignée à l’école comme une question d’histoire ? Accaparée par l’actualité et par les médias, elle est en effet souvent perçue d’abord comme un point « d’histoire immédiate », de politique internationale ou comme un problème de société. Nombreux sont ceux, journalistes ou marqués par une démarche journalistique – d’ailleurs souvent partisane – qui se contentent bien souvent d’analyses sans profondeur historique. Dans un tel contexte, est-il alors possible de l’enseigner en se fondant sur des pratiques d’historien, et ce alors même que cette question appartient à ce qu’il est convenu d’appeler les « sujets difficiles », en particulier dans les collèges et lycées où la population scolaire est plus sensible à ce qui se déroule au ProcheOrient ? Depuis les années 1980 et avec un très net renforcement lors de la seconde intifada, l’auto-association de certains jeunes à la figure du Palestinien « résistant », et d’autres adolescents à Israël, est largement intervenue dans une certaine construction et affirmation identitaires qui ne sont sans doute pas étrangères au sentiment et à la réalité des discriminations vécues au sein de la société postcoloniale française. L’enseignement de cette question est cependant difficile partout,