Conscience contre violance
Par Baptiste Liger (Lire), publié le 06/07/2011 à 08:00
Dans la lignée d'Aline ou de La grande peur dans la montagne, Charles-Ferdinand Ramuz a su trouver l'équilibre fragile entre la fable métaphysique et la description de la bassesse des hommes.
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Si elle est un don de Dieu, la beauté n'en est pas moins une sorte de malédiction. La jeune Juliette en fera la triste expérience, admirablement racontée par le Suisse Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947). A la mort de son père, cette fille de dix-neuf ans quitte Cuba et est recueillie par son oncle, Milliquet, au bord du lac Léman. Cet aubergiste remarquera assez vite l'effet que sa nièce provoque sur tous les hommes du village. Jalouse, la mère Milliquet va la chasser de la maison, et la pauvre Juliette trouvera refuge chez un vieux pêcheur, Jules Rouge. Mais ça ne sera pas du goût du peu sympathique tonton, en pleine tourmente financière... "Romancier de l'amour impossible et de la solitude indépassable des hommes, Ramuz n'a cessé d'explorer [...] toutes les pauvres tentatives humaines pour établir une relation heureuse avec l'autre et avec le monde", écrit Christian Morzewski dans la préface de La beauté sur la terre. Dans la lignée d'Alineou de La grande peur dans la montagne, l'écrivain vaudois (trop sous-estimé en France) a su trouver l'équilibre fragile entre la fable métaphysique et la description de la bassesse des hommes. Et c'est très, très beau - ce qui tombe bien, au vu du sujet...
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