Conseillers ou censeurs sous les hans antérieurs
Les yushi daifu sous les Hans Antérieurs
Introduction.
Lorsque le siècle des Lumières découvre, à travers la narration des jésuites, l’organisation mandarinale de la Chine, il y voit un modèle athée et vertueux de dévouement au bien public. Plus tard, les examens du Civil Service anglais et les concours français d’entrée dans l’administration sont institués à l’exemple des examens chinois. Au-delà de ce tableau idyllique, on peut également constater que les critiques n’ont pas manqué dans la littérature chinoise à l’encontre des fonctionnaires dépravés et corrompus qui affament le peuple. En France, de nos jours, le terme de bureaucratie a pris une connotation péjorative et il est de bon ton d’en fustiger les excès, sinon d’en exiger la suppression.
Les historiens restent étonnés par ce système chinois de gouvernement fondé sur la seule qualification pour un poste, dont l’existence est attestée dès les premières dynasties et qui n’a pris fin qu’en 1911. Car, même si la description idéale du comportement du lettré n’a pas toujours correspondu à la réalité, il faut bien constater que le système s’est perpétué pendant deux millénaires et essayer d’expliquer pourquoi. Certains pensent que l’une des explications réside dans l’existence d’un mécanisme original d’autocontrôle qui a réussi à stabiliser le système et à lui faire traverser toutes les périodes de troubles dont l’histoire chinoise est parsemée.
Cette notion d’autocontrôle est absente dans la théorie de Taylor (1911), née de l’observation du fonctionnement des premières grandes entreprises américaines. C’est Fayol (1920) qui signale le premier l’importance du contrôle dans l’administration des organisations humaines. Mais, c’est seulement dans les années 1960-70 que se développe une théorie générale des organisations s’appuyant sur la notion cybernétique et biologique de système autorégulé. Il apparaît que l’histoire de la Chine donne des exemples de fonctionnement de