Qu'entend-on ensuite par éthique de la consommation? Deux ordres de préoccupations peuvent être désignés ici [1]. Pour illustrer notre propos, prenons l'exemple d'une taxe sur des voitures de luxe - en laissant de côté les préoccupations environnementales qui peuvent entrer en compte. Lorsque l'Etat institue une telle taxe, son intention peut être de deux ordres, pas nécessairement incompatibles. D'une part, il peut estimer que l'acquisition de voitures de luxe doit être découragée parce qu'elle manifesterait un choix pour un type de vie qui ne correspond pas à l'idéal de ce à quoi chacun doit tendre. Ce type de logique se décline elle-même en deux variétés[2]. Tantôt la divergence de vue entre l'Etat et le consommateur de luxe portera sur la conception générale de ce qui constituerait une vie bonne, sur les fins que chacun doit poursuivre dans sa vie (ex: se limiter aux plaisirs matériels ou s'investir dans la dimension spirituelle de notre existence). Tantôt l'on estimera que même s'il n'existe aucun désaccord dans une société donnée sur les fins à assigner à notre vie, acquérir une voiture de luxe constituerait nécessairement une erreur quant au choix des moyens pour y parvenir. Ainsi, une taxe sur les voitures de luxe témoignerait soit d'une absence de neutralité de l'Etat relativement aux conceptions de la vie bonne que chacun serait amené à développer, soit d'une forme modérée de paternalisme visant à maintenir les gens sur le chemin qu'ils se seraient eux-mêmes tracé (et dont ils pourraient être détournés par exemple par la faiblesse de leur volonté).
Consommation Éthique Des Européens.
Les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés aux concepts éthiques régissant la société de consommation actuelle et prennent ainsi conscience de l'ensemble des problèmes rencontrés par la planète. Les consommateurs s'intéressent davantage aux enjeux environnementaux, mais aussi économiques et sociaux que représente la consommation éthique. Alors qu'auparavant,