« L’union européenne fonctionne aujourd’hui d’une manière étrange » selon B.Chantebout. Il est clair que les nombreuses mutations et transformations (institutionnelles ou culturelles) de celle-ci durant le siècle dernier n’ont pu stabiliser le pouvoir de l’Union Européenne. Les deux guerres mondiales ; la formation d’un orient et d’un occident en Europe avec la guerre froide; la chute du Mur de Berlin ont entrainés une formation difficile d’un pouvoir constituant dans cette zone hétérogène. La construction européenne s’est faite avec la volonté d’une union forte comprenant aujourd’hui 27 entités distinctives unifiées par un pouvoir « fragmenté » fondé sur des traités communautaires excluant ainsi toute forme de souveraineté « communautaire » légitime par une constitution européenne. On cherche à donner un vrai cap à l’Union européenne en lui constituant un pouvoir et une norme suprême pour garantir à ses pays membres, par le biais d’une autorité suprême, une réelle stabilité. Plus de 60 ans après, l’Europe, grâce à de nombreux traités s’est vue attribuer une union politique reconnue et puissante ; les traités de Maastricht, Nice… etc.ont permis à l’Europe de s’offrir une reconnaissance par les citoyens de celle-ci ainsi que par ses relations internationales . Aujourd’hui, nous pouvons observer que la volonté d’établir une constitution pour l’Europe est présente dans les esprits (Traité de Rome II, Traité de Lisbonne). Après de nombreux élargissements de l’Union Européenne il est nécessaire (selon les chefs d’Etat des états membres) d’établir un pouvoir constituant pour « Unir dans la diversité », en rénovant ainsi les institutions européennes pour assouplir la direction de 27 membres et faire fonctionner l’Europe des 27 comme l’Europe des 15. Le souhait de voir se construire davantage qu’une communauté européenne est alors devenu un projet concret dans les années 2000, notamment grâce au projet rendu par Valery Giscard D’Estaing en 2004 qui donnera suite à un