Constitutionnel
L'expression « fonctions étatiques » désigne couramment les tâches que l'Etat est censé accomplir au bénéfice de la collectivité, selon l'époque et les principes qui l'inspirent. Tâches limitées à la police, la justice, la défense, dans un « Etat-gendarme » ; plus étendues dans un « Etatprovidence » où s'ajoutent l'éducation, la santé, la solidarité, la culture, la régulation de l'économie, etc. En droit constitutionnel, l'expression a un sens à la fois plus étroit et plus technique. Quelles que soient les tâches affectées à l'Etat, elles supposent l'édiction d'actes juridiques à portée générale ou individuelle. Adoptés conformément aux procédures en vigueur, ces actes font naître des obligations dont l'exécution assure la réalisation matérielle des objectifs retenus. C'est en regroupant l'ensemble de ces actes en grandes catégories qu'on fait apparaître les « fonctions étatiques » au sens juridique. Exercer l'une de ces fonctions, c'est donc disposer du pouvoir d'édicter au nom de l'Etat un certain type d'actes juridiques. Les fonctions étatiques ainsi définies sont bien connues : la fonction législative, qui consiste à établir, modifier ou abroger les lois ; la fonction exécutive, qui assure les actes juridiques nécessaires à leur exécution ; la fonction judiciaire ou juridictionnelle, enfin, forme particulière d'exécution, confiée aux juges, qui l'assurent lorsqu'ils tranchent un litige ou sanctionnent une violation de la loi. Mais qu'est-ce qu'une loi ? Quel pouvoir confère l'exécution des lois ? Dans quel domaine, par qui et comment sont créés les différents types d'actes juridiques traduisant - et permettant - l'activité de l'Etat ? Ce sont ces questions qu'il faut maintenant aborder. On négligera la fonction juridictionnelle, traitée dans les ouvrages d'introduction au droit et dont la part proprement constitutionnelle est, dans le texte de 1958, limitée à