Conte pour enfant
Casimir, c’est mon grand frère. Moi, c’est Lucie. Nous habitons dans une vieille maison à la campagne. Il n’y a pas de magasins ici, seulement une boulangerie. Maman dit que c’est mieux car on ne dépense son argent que pour les choses essentielles.
Ce jour-là donc, c’était en automne, papa rentrait de « ses » courses et c’était la fête.
Rien à voir avec les courses de maman. Avec elle, c’est toujours la même chose : des cabas lourds de bouteilles et de paquets, un panier rempli de fruits et de légumes. Oh bien sûr ! On peut s’amuser un peu à faire marcher les poireaux sur leurs longues et fragiles jambes vertes, on secoue leur drôle de crinière blanche et on les fait se battre avec les carottes. En été, on rie des petites fesses douces des pêches et on fait des boucles d’oreille rigolotes avec les cerises…
Parfois avec maman, on part en ville pour acheter des vêtements, des chaussures ou des choses pour l’école…
Mais les courses de papa, c’est tout différent : certains samedis, il nous emmène, comme le jour de mon anniversaire où il m’a offert un coffret de maquillage, mais, le plus souvent, il part seul et, à son retour, il sort avec précaution de sa voiture toutes sortes de boîtes : tantôt, c’est un appareil photo, tantôt un accessoire pour l’ordinateur ou des outils pour bricoler. Il n’y a pas si longtemps, il a rapporté un curieux appareil avec une dame à l’intérieur. Quand nous promenons en voiture, il le colle sur le tableau de bord et la dame se met alors à parler en donnant des ordres à papa quand il conduit : « Tournez à droite dans 200 mètres ; au rond-point, prenez la deuxième sortie ». Et papa lui obéit toujours sans protester. Ce n’est pas comme quand maman lui dit « Pierre, tu conduis trop vite ».
Cette fois, papa avait sorti de son coffre plein de plantes pour le jardin. Il y avait de la terre partout et