Conte a ninon
C’était une de ces royales demeures comme Dieu sait en bâtir.Le prince put désormais être un sot tout à son aise.Son père le crut changé en loup et chercha un héritier plus digne du trône.IVSimplice fut très occupé les jours qui suivirent son installation. Il lia connaissance avec ses voisins, le scarabée de l’herbe et le papillon de l’air. Tous étaient de bonnes bêtes, ayant presque autant d’esprit que les hommes.Dans les commencements, il eut quelque peine à comprendre leur langage ; mais il s’aperçut bientôt qu’il devait s’en prendre à son éducation première. Il se conforma vite à la concision de la langue des insectes. Un son finit par lui suffire, comme à eux, pour désigner cent objets différents, suivant l’inflexion de …afficher plus de contenu…
tous te trouvent charmante et quêtent pendant de longues heures l’aumône de ton sourire.Georgette se remit à compter les glands de la couverture. Le bavardage du carnet commençait à l’effrayer. Elle le sentait qui brûlait ses mains ; elle eût voulu le fermer et n’en avait pas le courage.— Car tu étais reine, continua le démon. Tes dentelles se refusaient à cacher tes bras nus, ton front de seize ans faisait pâlir la couronne.Ah ! ma Georgette, tu ne pouvais tout voir, sans cela tu aurais eu pitié. Les pauvres garçons sont bien malades à l’heure qu’il est !Et il eut un silence plein de commisération. L’enfant qui l’écoutait, souriante, effarouchée, le voyant rester muet :— Un nœud de ma robe était tombé, dit-elle. Sûrement cela me rendait laide. Les jeunes gens