Contes du perigord
Un soir au coin du feu, par une longue et froide soirée d’hiver, le Père Igord animait la veillée pour ses voisins et amis, tous aimaient l’entendre conter les histoires et légendes du passé. Un petit panier était posé près de l’âtre et l’on entendait de petits piaillements s’échapper du panier, ce qui intriguait fort un petit garçon qui penchait la tête pour mieux écouter, et plus il écoutait, plus ses yeux s’écarquillaient… Vraiment, il ne comprenait pas ce qu’il se tramait dans cet osier ! Prenant son courage à deux mains, il dit au Père Igord, qui depuis un moment observait d’un œil amusé le manège du petit drôle : * « Monsieur, Monsieur, il y a quoi dans ton panier ? » * « Des petits poussins ! Mon drôle ! Mais, comment t’appelles-tu ? Je ne t’ai jamais vu ici ? »
A ces mots, le marmot se dressa fier comme Artaban du haut de ses six ans, et dit au Père Igord : * « Aramis ! Je suis le cousin gascon du fils de Jeantounet de Lamonzie Montastruc ! » * « Ventre Saint-Georges ! » lui répondit le pépé.
« Tes cheveux en broussailles et batailleurs me rappellent une histoire en te voyant penché sur ces petits poussins, bien au chaud sur leur paillasse dans leur panier d’osier ! Celle du Coq de Cyrano ! » * « Qui c’est le Coq de Cyrano ? »
Le Père Igord raconte alors qui est Cyrano, mais le gamin le coupe en disant : * « Cyrano, je le connais, mais pas son coq ! Je n’ai que six ans, mais je ne suis pas plus couillon qu’un autre, même les parisiens y savent qui est Cyrano ! Parce que quand y viennent en pension chez les sœurs et qu’ils chantent : Si je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau, … et bien nous on leur crie : Non, c’est Cyrano qui vous a botté le cul pour vous foutre tous dans le ruisseau ! » * « Hé bé Jeantounet, ton petit cousin Aramis, si les petits cochons le mangent pas, on en fera quelque chose ! »
Sur ces mots, le Père Igord se lève et