Contes en vers perrault
Cet extrait de la préface des Contes en vers de Charles Perrault nous montre que l’homme a depuis longtemps le souci de l’existence d’une morale transmissible à travers certains de ses écrits.
Mais faut-il, comme l’écrit Perrault, refuser ce qui choque la pudeur ou la bienséance lorsqu’on raconte une histoire dont l’objectif est moral ?
Dans un premier temps, nous nous interrogerons sur la nécessité de respecter ce principe que Perrault s’est imposé pour ensuite nous intéresser aux rapports variables de cette réalité selon les époques et les hommes.
Tout au long des siècles, de nombreux écrivains ont raconté des histoires dont l’objectif était moral sans chercher à choquer la pudeur ou la bienséance. L’impact de leurs écrits a cependant été considérable et cela nous prouve donc qu’un enseignement peut résulter d’un texte employant seulement des images simples mais d’une grande qualité expressive . D’une part, la nouvelle Matin brun de Pavloff constitue une illustration de cette manière de procéder. A travers ce texte argumentatif contemporain, l’auteur met en avant le risque où peut nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d’entre nous. Pour cela il raconte un état étrange, l’Etat Brun. Il ne désigne rien de manière choquante et pourtant, le lecteur sera interpellé de façon profonde.
Un écrivain peut donc destiner un message moral au lecteur sans le choquer mais en s’adressant à la sensibilité de ce dernier, à sa capacité de réflexion. D’autre part, refuser de choquer la pudeur ou la bienséance peut néanmoins conduire certaines œuvres à être interdites et censurées alors même que leur morale n’est qu’implicite. En effet, la célèbre pièce de Molière, Tartuffe a été interdite de représentation par le roi pendant plusieurs