Contexte littéraire et artistique
Le Romantisme (1800-1850) :
Le romantisme se développe en France à la suite du grand bouleversement révolutionnaire de 1789 ; l’affirmation que « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit » constitue, pour la génération romantique, la promesse d’une évolution de la société dans laquelle les talents pourront s’épanouir selon les qualités de l’individu et non sur les seules critères du milieu et de la fortune. Le destin de Bonaparte (qui devient Napoléon Ier en 1804) permet de rêver à une ascension sociale brillante. Mais le retour à la monarchie (1815) et au conservatisme emplit d’amertume une génération qui accepte mal l’immobilisme social et le pouvoir grandissant de la classe bourgeoise qui a pour credo l’enrichissement. Que faire, sinon accepter de s’intégrer dans cette société bourgeoise en adoptant les codes et les modes de fonctionnement, ou bien refuser tout compromis, toute compromission, et se révolter ? La bohème littéraire et artistique naît du refus de certains artistes à se plier à tout conformisme social. Le malaise de toute une génération dont les espérances de réussite et de gloire sont frustrées, devient une angoisse existentielle et métaphysique qui correspond à ce « mal du siècle » dont Musset se fait notamment l’écho, dans la Confession d’un enfant du siècle.
Aussi l’engagement de l’artiste va devenir important : engagement politique, mais aussi engagement littéraire et artistique. Les écrivains doivent assurer leur subsistance matérielle, qui ne dépend quasiment plus de commandes privées ; ils doivent, soit vivre exclusivement de leur plume, soit se tourner vers la presse, dont la vogue et l’expansion peuvent assurer une célébrité rapide. La publication régulière des œuvres romanesques en « feuilletons » fidélise une clientèle grandissante. Balzac, Alexandre Dumas ont fait paraître la plupart de leurs œuvres dans la presse, sous forme de livraisons régulières, avant de