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DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES SUR LA CROISSANCE DES VILLES EN CÔTE D’IVOIRE
Jean-Paul DUCHEMINq’ et Jean-Pierre TROUCHAUD*’
1. PROBLÈMES ET MÉTHODES La rapide progression démographique des villes de Côte d’ivoire au cours des dernières décennies peut être suivie à travers une série de recensementsdont les plus anciens remontent à 1910et à 1921 ; mais une analyse précise de l’évolution se heurte à une double difficulté : la premitire se rapporte à la définition de la ville, à la distinction entre une population urbaine et une population rurale, la deuxième tient à l’imperfection du matériel statistique utilisable pour mesurer la croissance.
Ambiguïté des définitions
En fonction de quel faisceau de critères et notamment à partir de quel seuil démographique peut-on décider qu’une localité cessed’être un gros viIlage.et prend place dans la catégorie descentres à caractères urbains ? La réponse à cette question détermine directement le choix des villes actuelles mais également celui des localités qui doivent être retenues aux époques antérieures. En l’absence d’une étude typologique détaillée sur les villes ivoiriennes, nous avons utilisé une définition provisoire. Elle repose sur deux critères généralisables et connus, aussi bien aujourd’hui qu’aux périodes anciennes : la taille de l’agglomération et sa fonction administrative. Nous avons retenu comme centres urbains en 1965les chefs-lieux de sous-préfecturesdont la population dépasse4 000 habitants. La liste ainsi établie comporte 61 localités. A partir de cette taille, déterminée d’après l’observation directe des centres, la présence d’autres critères de définition, même s’ils ne peuvent pas être quantifiés pour l’instant, devient évidente : aménagement et équipement d’un espaceurbain, mode de construction, fonction commerciale et parfois industrielle, rôle de pôle d’attraction sur un espacerural, etc. Parmi les agglomérations de moins de 4 000 habitants existent