Contrainte inflation
Faut-il revoir la contrainte européenne portant sur le taux d'inflation ?
Un des desseins profonds des politiques économiques, outre la recherche de la croissance et du plein-emploi, est l’état de stabilité économique. Pour faire face aux crises et aux perturbations qu’engendrent de trop forts cycles économiques, le maintien d’une inflation modérée semble être une condition nécessaire à la réduction des fluctuations, sachant que l’on appelle inflation la hausse persistante, générale, et autoentretenue des prix des biens et services. C’est dans ce cadre que le SEBC, Système Européen de Banques Centrales, se fixe comme objectif principal de maintenir dans la zone euro une croissance de l’indice des prix à la consommation « au dessous mais proche de 2 %[1] ». Rappelons que dans une vision monétariste de l’économie, il s’en assure en surveillant les agrégats monétaires, en contrôlant la masse monétaire et en définissant des taux d’intérêt directeurs ; et le pacte de stabilité monétaire (déficit inférieur à 3% du PIB, 60% pour la dette) participe également à éviter les dérives inflationnistes. Cette contrainte donnant une frontière de 2% au taux d’inflation fait souvent débat, car on lui reproche de mettre au second plan l’objectif de croissance et de plein-emploi. Ces différents objectifs ne peuvent-ils pas coexister ? L’inflation s’oppose-t-elle au plein-emploi ? La contrainte européenne est-elle louable ou bien nuit-elle à l’activité économique ? Faut-elle la remettre en question, la rendre plus souple ? Le SEBC justifie sa contrainte par les perturbations qu’entraîne l’inflation. Mais il semblerait que se focaliser sur l’inflation rentre souvent en contradiction avec le plein-emploi. Il restera donc à travers les débats à voir si la contrainte européenne sur l’inflation a eu des conséquences positives depuis son application.
I) Le SEBC justifie la contrainte par les perturbations qu’entraîne l’inflation Commençons par