Contrat social
Les lois varient selon les mœurs et les coutumes des différents peuples. Les auteurs soulignent cette diversité surtout depuis le XVI ème siècle. Or, rien ne semble nous autoriser à tenir telle ou telle culture, par exemple la nôtre, pour supérieure. On pourrait voir là une marque d'intolérance. Même si la conduite des peuples étrangers, surtout s'ils sont lointains, nous paraît étrange, nos propres lois ne sont pas forcément un modèle. C'est ce que Montesquieu tente de faire comprendre dans ses Lettres persanes, en adoptant sur notre propre société le point de vue d'un étranger. "Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage" (Montaigne, Essais, I, 1). Cependant, le respect des différences ne doit pas conduire à accepter n'importe quoi. Chaque peuple a ses opinions, cela ne signifie pas qu'elles soient toutes fondées. Il est vrai que chaque peuple a un penchant naturel à se prendre pour la norme de la civilisation et à traiter tout ce qui est autre de barbare. L'ethnologue Lévi-Strauss, dans Race et histoire, note que la tendance à la xénophobie est naturelle à tous les peuples: de même que les Grecs appelaient barbares tous ceux qui ne parlaient pas grec ("barbare" peut se traduire par "blabla"), les tribus rencontrées par l'ethnologue se baptisent souvent d'un nom qui se traduit par "les hommes" (ex.: les Inuits) ou "les bons". Chaque peuple a son point de vue. Cela ne signifie pourtant pas que toutes les opinions soient bonnes. Le nécessaire respect des différences ne doit pas non plus conduire à accepter n'importe quoi. Chaque peuple a un penchant naturel à se prendre pour la norme de toute civilisation et à traiter tout ce qui est autre de barbare. La notion de barbarie est très relative. Ce n'est pas pour autant que la barbarie n'existe pas. Il faut éviter le piège de l'ethnocentrisme; mais aussi bien celui du laisser-faire. Il faut pouvoir juger les lois des autres, mais aussi bien celle de son propre