Contrats desequilibres
Déséquilibre structurel du contrat
Communication de la rédaction des Editions Francis Lefebvre publiée dans la Revue de jurisprudence de droit des affaires 2004 n° 788.
Dans un cas où une société, liée à une commune et à une association par un contrat de droit privé lui confiant l'exploitation d'un restaurant, avait unilatéralement rompu ce contrat cinq ans plus tard estimant qu'elle se trouvait dans l'impossibilité économique de continuer l'exploitation et où, poursuivie en paiement d'une indemnité de résiliation par la commune et l'association, elle avait mis en cause la responsabilité de celles-ci en soutenant que, compte tenu de leur rôle dans la détermination des conditions d'exploitation de la concession, notamment dans la fixation du prix des repas, elles avaient manqué à leur obligation d'exécuter le contrat de bonne foi en refusant d'en réviser les conditions, a légalement justifié sa décision la cour d'appel qui, pour écarter cette action en responsabilité et condamner la société à payer l'indemnité de résiliation, a relevé que la société mettait en cause le déséquilibre financier existant lors de la conclusion du contrat et non le refus injustifié de la commune et de l'association de prendre en compte une modification imprévue des circonstances économiques et ainsi de renégocier les modalités du sous-traité au mépris de leur obligation de loyauté et d'exécution de bonne foi et qu'elle ne pouvait pas fonder la rupture unilatérale du contrat sur le déséquilibre structurel de celui-ci que, par sa négligence ou son imprudence, elle n'avait pas su apprécier.
Cass. 1e civ. 16 mars 2004 no 442 FS-P, Sté Les repas parisiens (LRP) c/ Assoc. Foyer des jeunes travailleurs
MM. Lemontey, Prés. - Pluyette, Rapp. - Sainte-Rose, Av. gén. - SCP Piwnica et Molinié et SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez, Av.
(Extraits)
Attendu que la commune de Cluses a concédé, en 1974, à l'Association Foyer des jeunes travailleurs (AFJT)