Cooperative
La loi marocaine définit la coopérative comme étant un groupement de personnes physiques, qui conviennent de se réunir pour créer une entreprise chargée de fournir, pour leur satisfaction exclusive, le produit ou le service dont elles ont besoin et pour la faire fonctionner et la gérer en appliquant les principes coopératifs fondamentaux.
La définition renferme plusieurs concepts qui méritent d’être passé au crible afin de mieux saisir ce qui différencie une coopérative des autres formes de sociétés.
D’abord, il s’agit d’un groupement de personnes. En effet, il est difficile de concevoir une coopérative sans un groupe de gens ayant des besoins économiques et sociaux communs. En d’autres termes, l’effectif à lui seul ne suffit pas. Il doit être accompagné d’un intérêt commun partagé chez l’ensemble des coopérateurs. Cet élément est capital pour la réussite du projet car à défaut, l’enthousiasme de l’entreprenariat collectif perd toute son intensité. Par conséquent, il est tout à fait inutile de vouloir grouper des gens lorsque ceux-ci n’ont pas un intérêt particulier à le faire. Malheureusement, pendant quatre décennies et pour des considérations électorales ou dans la foulée de politiques sociales hâtives et non réfléchies, un grand nombre de coopératives se sont transformées en entités endogènes ne représentant plus les intérêts des membres mais plutôt ceux d’une minorité influente au niveau politique et économique. Résultat, un secteur vidé de sa vocation coopérative bien qu’il existe des expériences réussies mais éparpillées car ne constituant pas un véritable mouvement comme c’est le cas dans d’autres pays émergents comme la Malaisie par exemple.
La spécificité marocaine en matière de coopération veut que 75% des coopératives existantes soient des coopératives agricoles. Normal, pour un pays où l’agriculture régule l’ensemble de l’activité rurale. Néanmoins, la formule coopérative peut organiser toutes les activités humaines.