rotection ne fait point obtenir de pensions, vous n’avez pas de quoi soudoyer les avocats ; il n’est donc pas étonnant que vos maîtres trouvent plus de gens qui se déshonorent en défendant leur cause, que vous n’en avez trouvés qui se soient honorés en défendant la vôtre. Il y a même des pays où ceux qui voudroient écrire en votre faveur n’en auroient point la liberté. Tous ceux qui se sont enrichis dans les Isles aux dépens de vos travaux & de vos souffrances, ont, à leur retour, le droit de vous insulter dans des libelles calomnieux ; mais il n’est point permis de leur répondre. Telle est l’idée que vos maîtres ont de la bonté de leur droit ; telle est la conscience qu’ils ont de leur humanité à votre égard. Mais cette injustice n’a été pour moi qu’une raison de plus pour prendre, dans un pays libre, la défense de la liberté des hommes. Je sais que vous ne connoîtrez jamais cet Ouvrage, & que la douceur d’être béni par vous me sera toujours refusée. Mais j’aurai satisfait mon cœur déchiré par le spectacle de vos maux, soulevé par l’insolence absurde des sophismes de vos tyrans. Je n’emploierai point l’éloquence, mais la raison, je parlerai, non des intérêts du commerce, mais des loix de la justice.
Vos tyrans me reprocheront de ne dire que des choses communes, & de n’avoir que des idées chimériques ; en effet, rien n’est plus commun que les maximes de l’humanité & de la justice ; rien n’est plus chimérique que de proposer aux hommes d’y conformer leur conduite.
Préface des éditeurs[modifier]
M. SCHWARTZ nous ayant envoyé son manuscrit, nous l’avons communiqué à M. le Pasteur B*******, l’un de nos associés, qui nous a répondu que cet Ouvrage ne contenoit que des choses communes, écrites d’un style peu correct, froid et sans élévation ; qu’on ne le vendroit pas, et qu’il ne convertiroit personne.
Nous avons fait part de ces observations à M. SCHWARTZ, qui nous a honorés de la lettre suivante.
« Messieurs,
Je ne suis ni un bel esprit Parisien, qui prétend à