Coping
Marilou BRUCHON-SCHWEITZER Professeur de Psychologie Université Victor Segalen Bordeaux 2
LE COPING ET LES STRATÉGIES D’AJUSTEMENT FACE AU STRESS
INTRODUCTION
Nous sommes constamment confrontés à des situations et événements qui suscitent en nous diverses émotions désagréables (colère, peur, anxiété, tristesse,...). Ces situations peuvent être banales et quotidiennes (conflits familiaux, surcharge de travail, problèmes d’argent,...) ou ponctuelles et sérieuses (maladie grave, décès d’un proche, accident,...). C’est lorsque ces diverses expériences sont perçues par l’individu comme menaçantes pour son intégrité physique et psychique qu’on peut parler de stress. Le stress est une «transaction particulière entre un individu et une situation dans laquelle celle-ci est évaluée comme débordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien être» (LAZARUS et FOLKMAN, 1984b, p. 19). Ainsi, les événements de la vie n’ont pas tous le même impact sur tous les individus. Ce n’est pas leur intensité, leur fréquence ni leur gravité «objectives» qui sont stressantes en soi, mais leur retentissement émotionnel et leur signification pour un individu particulier. Ainsi la notion de stress perçu a-t-elle détrôné peu à peu celle d’événement de vie stressant (AMIEL-LEBIGRE, 1996 ; COHEN et WILLIAMSON, 1988). La clarification de la notion de stress grâce à l’approche transactionnelle de LAZARUS et FOLKMAN (1984b) a été une étape préalable indispensable pour élucider d’autres concepts comme ceux d’évaluation et de coping. L’individu ne subit pas passivement les événements de vie aigus et chroniques. Il essaye de « faire face » (to cope). On parle de coping pour désigner les réponses, réactions, que l’individu va élaborer pour maîtriser,
réduire ou simplement tolérer la situation aversive. Ce terme, d’abord traduit par «stratégie d’ajustement» est admis dans le vocabulaire français depuis 1999. Le coping peut prendre des formes très diverses. Il