Ce poème respecte sous plusieurs aspects la forme du sonnet. En effet, il est composé de 14 vers répartis en deux quatrains et deux tercets, soit un sizain. Le sizain est lui-même composé d’un distique placé en premier : ‘‘Un chant dans [...] métal clair’’, et d’un quatrain : ‘‘Les découpures [...] dans l’ombre’’. Le mètre utilisé est l’octosyllabe et il est conservé tout au long du texte mis à part le vers 9. Les rimes des quatrains sont embrassées : ‘‘[ombre] [if] [if] [ombre]’’ et les rimes féminines et masculines sont alternées : ‘‘[eur] masculine, [èle] féminine, [oi] masculine, [ière] féminine’’. Enfin, le dernier vers constitue la chute du poème, ‘‘ce crapaud-là c’est moi’’ donne tout son sens au texte. Il prend alors une autre tournure, et on comprend ainsi que l’auteur parle de lui à travers son personnage, le ‘‘crapaud’’. Cependant ce sonnet n’est pas conforme à toutes les normes. Premièrement, les tercets sont placés au début du poème et les quatrains sont à la fin. Le mot ‘‘poète’’ du vers 9 doit être prononcé ‘‘poè-te’’ si l’on veut garder le mètre de départ et l’on crée ainsi une synérèse. On note également la présence d’un vers supplémentaire, entre le vers 13 et 14, uniquement constitué de points de suspension évoquant le silence, l’arrêt du ‘‘chant’’. De plus, on remarque que certains vers sont inachevés, coupés, et remplacés par des points de suspension, cela peut signifier que l’auteur n’a pas voulu tout nous révéler et estime que c’est à nous, lecteurs, de laisser libre cours à notre imagination. Ce poème est également peu poétique. En effet le choix du sujet, ‘‘le crapaud’’, n’inspire pas la beauté ni la poésie proprement dite, il n’y a que des phrases courtes et simples, l’auteur semble ne pas s’être préoccupé de l’esthétisme. On note la présence de nombreux dialogues repérables par les tirets empêchant tout éventuel embellissement des vers. De plus, les allitérations en [d], [t] et [p] : ‘‘Près de moi, ton soldat fidèle ?’’ ne produisent