Corneille, Racine, Bénichou
Kim PHAM
812
13/11/13
La possession d’une connaissance implique en amont un effort de recherche et en aval un savoir objectif. De cette manière, connaître se distingue de l’évidence ou de l’opinion. Dans le cas de la connaissance de soi, la conscience de l’écrivain devient à la fois outil et sujet de recherche. Juge et parti sont confondus dans l’écriture de soi. Vient alors le paradoxe : en tentant d’être un juge impartial, on s’éloigne de soi lorsqu’on cherche à se connaître. Ainsi, faut-il chercher à répondre à l’exigence d’une lucidité totale , dédoubler le moi pour « s’apercevoir en tant que spectateur » ou faut-il éviter « toute division de la conscience » en se connaissant « par sentiments » ? Afin de répondre à cette question, nous verrons comparerons les « deux attitudes extrêmes et opposées » de l’écriture de soi. En première partie, nous verrons comment l’écrivain cherche à se connaître lui-même grâce à un processus intellectuel de dédoublement, suite à quoi nous comparerons avec la technique qui consiste à utiliser « une intuition immédiate » au travers des sens et des expériences, et enfin nous discuterons de la possibilité d’atteindre ces deux états de conscience extrême grâce à de l’écriture de soi.
I. « se voir en tant que spectateur ».
A) L’écriture de soi et le piège narcissique.
Montaigne, Du Démentir, captatio benevolentiae : « Si c’est esté pour rechercher la faveur du