Corneille : l'illusion comique : acte iv
Introduction :
•
•
Pierre Corneille (Rouen, 6 juin 1606 - Paris, 1er octobre 1684) est un auteur dramatique français du XVIIème siècle. Ses pièces les plus célèbres sont Le Cid, Cinna, Polyeucte et Horace. La richesse et la diversité de son œuvre reflètent les valeurs et les grandes interrogations de son époque. Nous nous situons dans le premier niveau de la pièce enchâssée. Andraste est mort, Clindor est en prison. Il se rend compte qu'il s'est servi de son amour pour se hisser à un destin qui n'était pas le sien.
Texte étudié : ACTE IV SCENE VII CLINDOR Aimables souvenirs de mes chères délices, Qu'on va bientôt changer en d'infâmes supplices, Que malgré les horreurs de ce mortel effroi, Vos charmants entretiens ont de douceurs pour moi ! Ne m'abandonnez point, soyez-moi plus fidèles Que les rigueurs du sort ne se montrent cruelles ; Et lorsque du trépas les plus noires couleurs Viendront à mon esprit figurer mes malheurs, Figurez aussitôt à mon âme interdite Combien je fus heureux par delà mon mérite. Lorsque je me plaindrai de leur sévérité, Redites-moi l'excès de ma témérité : Que d'un si haut dessein ma fortune incapable Rendait ma flamme injuste, et mon espoir coupable ; Que je fus criminel quand je devins amant, Et que ma mort en est le juste châtiment. Quel bonheur m'accompagne à la fin de ma vie ! Isabelle, je meurs pour vous avoir servie ; Et de quelque tranchant que je souffre les coups, Je meurs trop glorieux, puisque je meurs pour vous. Hélas ! Que je me flatte, et que j'ai d'artifice A me dissimuler la honte d'un supplice !
En partenariat avec www.bacfrancais.com
En est-il de plus grand que de quitter ces yeux Dont le fatal amour me rend si glorieux ? L'ombre d'un meurtrier creuse ici ma ruine : Il succomba vivant, et mort il m'assassine ; Son nom fait contre moi ce que n'a pu son bras ; Mille assassins nouveaux naissent de son trépas ; Et je vois de son sang,