Corpus des fables
La Génisse, la Chèvre, et leur sœur la Brebis,
Avec un fier Lion, seigneur du voisinage,
Firent société, dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacs de la Chèvre un Cerf se trouva pris.
Vers ses associés aussitôt elle envoie.
Eux venus, le Lion par ses ongles compta,
Et dit : « Nous sommes quatre à partager la proie. »
Puis en autant de parts le Cerf il dépeça ;
Prit pour lui la première en qualité de Sire :
« Elle doit être à moi, dit-il ; et la raison, C'est que je m'appelle Lion : A cela l'on n'a rien à dire.
La seconde, par droit, me doit échoir encor :
Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort
Comme le plus vaillant, je prétends la troisième.
Si quelqu'une de vous touche à la quatrième,
Je l'étranglerai tout d'abord . »
Cette fable est une satire politique. Elle critique le pouvoir, effectivement, le Lion caractérise le roi, et cette fable met en avant certains traits de caractère du pouvoir politique. Le lion est « fier », orgueilleux et menteur, puisqu’il dit aux autres animaux « Nous sommes quatre à partager la proie », alors que c’est tout le contraire, et prend toutes les parts, trouvant un excuse à chaque fois. Il les menace de les étrangler si ils y touchent. La morale n’est pas précise, mais suffisamment net, c’est le comportement du roi qui est remis en cause car il profite de sa puissance, pour s’emparer de toute les parts du cerf. Le comportement du Lion est donc une dénonciation de celui de Louis XIV.
François Chauveau
François Chauveau
L’Homme et son image
Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde.
Il accusait toujours les miroirs d'être faux,
Vivant plus que content dans son erreur profonde.
Afin de le guérir, le sort officieux
Présentait partout à ses yeux
Les Conseillers muets dont se servent nos Dames :
Miroirs dans