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H. DE BUEIL DE RACAN, extrait de la Vie de Monsieur de Malherbe
A. DE MUSSET, « La nuit de mai », Les Nuits, 1835,
P. VALÉRY, « Les pas », Charmes, 1922
R. QUENEAU, « Pour un art poétique. III » (1947), L'Instant fatal

QUESTION
Reformulez les deux grandes conceptions de la poésie qui sont confrontées dans le corpus et caractérisez-les de façon précise en vous appuyant sur les textes. Votre réponse n’excèdera pas une vingtaine de lignes.
Texte 1 : Honorât DE BUEIL DE RACAN, Vie de Monsieur Malherbe
Racan fut l'ami, le disciple, le biographe de Malherbe, important poète et théoricien de la poésie au XVIIe siècle. Dans le passage suivant, le rédacteur biographe, parlant de luimême à la troisième personne, rapporte les propos que Malherbe lut a tenus.
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Il ne s’épargnait pas lui-même en l’art où il excellait, et disait souvent à Racan : « Voyez-vous, Monsieur, si nos vers vivent après nous, toute la gloire que nous en pouvons espérer, est qu’on dira que nous avons été deux excellents
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arrangeurs de syllabes et que nous avons eu une grande puissance sur les paroles , pour les placer si à propos chacune
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4 en leur rang , et que nous avons été tous deux bien fous de passer la meilleure partie de notre âge en un exercice si
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peu utile au public et à nous, au lieu de l’employer à nous donner du bon temps ou à penser à l’établissement de notre fortune. »
1. Il : Malherbe.
2. Paroles : mots.
3. Si à propos chacune à leur rang : chacune dans un ordre (« rang») parfaitement adapté.
4. Notre âge : notre vie.
5. Au public : à la société.

Texte 2 : Alfred DE MUSSET, « La nuit de mai », Les Nuits (1835)
LA MUSE
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Poète, prends ton luth et me donne un baiser ;
La fleur de l'églantier sent ses bourgeons éclore,
Le printemps naît ce soir ; les vents vont s'embraser ;
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Et la bergeronnette , en attendant l'aurore,
Aux premiers buissons verts commence à se poser.
Poète, prends ton luth, et me donne un baiser.
LE POÈTE
Comme il fait noir dans la vallée !
J'ai cru