1) Quelle vision de la société ou du monde chacun de ces rêves reflète-t-il ? Vous tiendrez compte dans votre réponse de la date de parution de chaque roman. Ces extraits de romans des 19ème et 20ème siècles évoquent les aspirations de leurs protagonistes. Que nous révèlent ces rêves de bonheur sur leur époque, et particulièrement comment nous donnent-ils " en creux " une certaine vision des rapports sociaux et de la place de l'individu dans la société ? En 1830, Julien Sorel rêve encore d'héroïsme napoléonien, de destin sublime, dans la France de la Restauration dont M. de Rênal incarne la médiocrité et le mépris des possédants envers les " plébéiens " auxquels le héros s'identifie : c'est un romantique, passionné et isolé, en rupture avec sa famille, son milieu et son époque réactionnaire, où le mérite personnel est étouffé. Dans la France du Second Empire dominée par les valeurs bourgeoises ( argent et respectabilité ) Emma cherche à fuir une vie étriquée dans une rêverie amoureuse sensuelle et un voyage imaginaire : le charme de l'exotisme, avec ses " forêts de citronniers ", les promenades à cheval ou en gondole, y semble décupler le bonheur des amants, " les bras enlacés ". Mais les ronflements du mari et la toux de l'enfant la font retomber dans le réel et la frustration. L'échec des aspirations romantiques est flagrant. Le héros de Germinal évolue lui dans une société en mutation où la révolution industrielle a entrainé le développement d'un prolétariat soumis à un " travail de brute " pour un salaire de misère, c'est le cas de la mine où Etienne Lantier abat le charbon avec Maheu. Ici le héros appelle à une révolution sociale qui balaierait " le vieux monde pourri " pour instaurer une " société nouvelle " animée par un idéal de justice, d'égalité et de fraternité: la violence comme seule réponse à la lutte des classes. En 1932, Ferdinand Bardamu ne semble plus avoir d'autre échappatoire que " foutre le camp " pour