Corpus sur les textes de w. shakespeare, a. de musset, j. genet
Mise en œuvre du procédé
Un des personnages « joue la comédie », c'est-à-dire qu'il endosse l'identité de quelqu'un d'autre et ne parle pas en son nom propre, et ce, devant un ou des spectateurs, avec une vraie mise en scène et la présence d'objets (symboliques pour la plupart). Il y a donc double jeu. Ici, nous avons affaire à trois cas de figure différents.
Dans Hamlet, il y a une vraie mise en abyme : des acteurs, engagés par Hamlet, jouent à l'intérieur de la pièce une pantomime qui annonce et résume une tragédie (en vers) où l'on « s'empoisonne pour rire », c'est-à-dire faussement, et qui s'intitule Le Piège de la souris. Lucianus est l'acteur qui joue l'assassin, les spectateurs sont les personnages d'Hamlet : le roi (oncle d'Hamlet qui a assassiné le père d'Hamlet pour lui prendre le trône), la reine (mère d'Hamlet séduite par l'oncle) et la jeune Ophélie.
Dans On ne badine pas avec l'amour, c'est l'un des protagonistes de la pièce, Perdican, qui joue l'amoureux : il fait une fausse déclaration d'amour à Rosette, qui est donc sans le savoir et actrice et spectatrice de cette feinte. Mais une seconde spectatrice assiste à la scène, cachée : Camille, la jeune fille que Perdican aime et qui l'a éconduit ; Camille ne fait pas partie de la pièce, elle y assiste.
Dans Les Bonnes, le double jeu est plus complexe. Claire et Solange sont les actrices d'une mascarade qu'elles improvisent et où elles changent d'identité : l'une prend l'identité de l'autre cependant que l'autre joue le rôle de Madame, leur maîtresse. Les deux sont actrices mais aucun autre personnage de la