Corpus théatre
Corrigé : question de corpus (Hamlet, L’Illusion comique, Hernani)
Par souci de bienséance, la mort n’est jamais représentée sur scène dans le théâtre classique français. Pourtant, le traitement de ce thème évolue et les dramaturges ne lui accordent pas toujours la gravité attendue naturellement. Le corpus proposé, composé d’extraits de Hamlet de Shakespeare (1601), de l’Illusion comique de Corneille (1635) et de Hernani de Hugo (1835), invite justement à s’interroger sur le comportement des personnages mis en scène vis-à-vis du thème de la mort.
D’une certaine manière en effet, on peut constater que chaque texte propose deux attitudes opposées à travers les différents personnages mis en scène. Dans l’extrait de Hamlet, l’irrévérence du fossoyeur face à la mort est évidente : les didascalies nous indiquent ainsi qu’il « chante » et que, pire encore, il « jette un crâne » ; en outre, on constate que la chanson utilise un niveau de langue familier (« qu’c’était… », « l’âge est v’nu… », où les syllabes disparaissent, ainsi que l’expression « être dans le coup », résolument triviale). Lui répondent les propos de Hamlet, choqué : sa première réplique, sous forme interrogative, marque ainsi son incompréhension ; mais l’émotion est plus nette après le second couplet du fossoyeur : « ce crâne avait une langue, et pouvait chanter jadis ! », où l’exclamative traduit tout le désaccord de Hamlet.
L’extrait de l’Illusion comique fonctionne également selon le principe de l’opposition entre deux personnages et, là encore, la différence est nette. Ainsi le texte s’ouvre-t-il sur les propos pathétiques de Pridamant, ce que suffit à indiquer le champ lexical de la douleur : « plaintes », « douleur », « déplorable » ou « mourir » et « mort » ; venant d’assister à la mort de son fils, Pridamant tire donc le texte vers une gravité tout attendue. Il reste que celle-ci est désamorcée par Alcandre, dont on constate qu’il s’est moqué de la