Corpus
Question sur le corpus : quelles sont les fonctions de la lettre dans les documents du corpus ?
Une présentation rapide du corpus :
Accessoire récurrent de l’univers romanesque-en particulier au XVIIIème siècle- comme de l’univers théâtral, la lettre constitue l’objet autour duquel se nouent les scènes des comédies de Marivaux et Beaumarchais et celle du drame romantique de Victor Hugo qui constituent le corpus. La lettre va ici de pair avec une intrigue amoureuse et son importance naît probablement moins de son contenu – qui n’est pas nécessairement révélé dans ces extraits- que de l’identité des expéditeur et destinataire. Reste à déterminer la fonction particulière de ces lettres : on verra que si elles contribuent à animer la scène par le jeu qu’elles créent, elles peuvent aussi revêtir une fonction symbolique et dramatique.
De façon évidente et ce dans chaque extrait, tout un jeu scénique s’organise autour de l’objet, ce dont les didascalies témoignent : ainsi Bartholo « prend la lettre qu’il tâche de lire », « lit par derrière le fauteuil » ; la Reine « arrache une lettre froissée » de sa poitrine, la « jette sur la table » ou « se précipite » vers elle. Chez Marivaux, le jeu est plus discret puisque Dorante se contente de chercher du papier mais c’est autour de l’objet que se cristallise l’action. En outre, il permet d’accentuer la tonalité comique dans le Barbier de Séville puisque s’opposent chez Bartholo l’attitude du médecin qui « tâte le pouls » de façon répétitive et ses tentatives pour récupérer la missive du comte- du moins c’est ce qu’il croit.
Hugo est le seul des auteurs du corpus à faire jouer un rôle majoritairement symbolique à la lettre. Associée à la « fleur » et à « la dentelle », elle est métonymiquement la représentation du scripteur, Ruy Blas. La métaphore récurrente qui l’associe au feu : « cette lettre me brûle », « c’est du feu » en fait également l’expression