Corpus
Voltaire
d’abord, l’avocat fer de lance des Lumières, auteur du fameux conte philosophique Candide ainsi que du
Dictionnaire philosophique censé concurrencer l’Encyclopédie de Diderot ; pui s un texte issu du roman brutal et marquant Voyage au bout de la nuit par l’auteur controversé Céline.
Il s’agira de montrer ici comment ces différents textes procèdent pour argumenter, ici contre la gue rre. Nous distinguerons deux groupes : les textes A et
C qui entendent persuader et le texte B, qui lui vi se plutôt à convaincre de l’horreur de la guerre et de son im bécillité. Afin d’argumenter en défaveur de la guerre et de s on scandale, les textes A et C, tous deux fictionne ls (issu d’un conte pour Voltaire, d’un roman avec Céline) o nt chacun leurs techniques ; pour le texte A la per suasion repose essentiellement sur des images particulièrement cho quantes, ce qui explique la présence si ce n’est l’ omniprésence d’un champ lexical de la violence : « mort », « égo rger », « boucherie », « jambes coupées », « criblé s de coups »... Le texte C lui aussi violent joue plutôt sur l’express ivité qui donne du poids aux mots et fait résonner dans l’oreille du lecteur l’expérience traumatique de Bardamu héros d épassé à la guerre : dans le seul second paragraphe
, pas moins de cinq points d’exclamation et autant d’interrogat ions. Dans la persuasion, rien de tel que de l’impr essionner, le marquer, jouer sur son imaginaire ou le faire tremb ler pour d’autant mieux l’amener à la réfléchir sur des choses gravissimes. En revanche, le parti pris par l’article « guerre
» du Dictionnaire philosophique de Voltaire est celui de l’argumentation par la conviction : mais c’est un a rticle qui ne respecte pas vraiment le schéma argum entatif, puisque la thèse n’y est pas clairement exprimée (e lle se déduit d’après l’anecdote narrée : «