Corpus
Trois de ces portraits ont été écrits au XIXe siècle, influencés par des courants comme le réalisme ou le naturalisme. C'est le cas du moins des textes de Balzac et de Zola. Pour dresser de tels portraits, les auteurs ne peuvent que prendre appui sur le réel, véritable source d'inspiration mais aussi gage de crédibilité. Le lecteur doit pouvoir se représenter l'individu tel qu'il lui est donné à voir. Notons d'ailleurs que le narrateur s'impose au lecteur à de nombreuses reprises afin de rendre cette description plus vivante : « Imaginez » nous demandera le narrateur du Texte A, « Nous posons la question » s'interroge celui de Hugo. Pour cela les détails de sa physionomie, de son comportement ou de son caractère sont largement développés. Nombre d'énumérations relatives aux détails favorisent cette dimension de réalité; le peintre mystérieux dans le Chef d'oeuvre inconnu de Balzac est ainsi décrit: « front chauve, bombé, proéminent ». Même souci du réalisme dans le portrait de Gueule d'or chez Zola où l'homme émerge de son activité professionnelle: « Il avait le jeu classique, correct, balancé et souple ». Cette idée de collusion entre l'homme et son travail transparaît également dans les lignes suivantes: « Un homme magnifique au travail ». Le cas de Gwynplaine est un peu spécifique en raison du caractère anormal de sa physionomie; ce monstre, à l'image du bossu de Notre-Dame, a une expression figée par l'action de ses agresseurs. Toutefois même ce visage défiguré nous apparaît clairement à travers ces lignes: « Ce rire qu'il n'avait point moins sur son front, sur ses joues, sur ses sourcils, sur sa bouche, il ne pouvait l'en ôter. » Le texte de Proust n'épargne pas sa victime : cette femme jadis belle a subi les ravages de la vieillesse; certains détails ne trompent pas: « mèches blanches », « joues