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Les Fausses Confidences, comédie en trois actes et en prose, sont portées à la scène pour la première fois par les Comédiens Italiens à Paris en 1737. Le contenu essentiel de la pièce tiendrait en quelques mots : il y est question des stratagèmes mis en œuvre par un jeune homme sans le sou, Dorante, avec l’aide de son valet Dubois, pour conquérir le cœur de sa belle, la jeune et riche veuve Araminte. Cependant, madame Argante, mère d’Araminte, souhaite ardemment voir sa fille acquérir un titre de noblesse par un mariage avec le Comte. Dorante, grâce à son oncle, est engagé au poste d’intendant dans la maison d’Araminte. Dubois, devenu entre-temps valet d’Araminte, entreprend d’insuffler à celle-ci de l’amour pour Dorante. Une série de « fausses confidences » finiront par avoir raison du cœur de la belle. Lorsqu’enfin Araminte cède à la passion et fait ses aveux à Dorante, il lui confesse : « De tout ce qui s’est passé chez vous, il n’y a rien de vrai que ma passion, qui est infinie, et que le portrait que j’ai fait » (III, 12)[1]. Après une rencontre tissée de mensonges et de déguisements, ce double aveu final permettrait-il enfin une réconciliation de l’être et du paraître ? Tout le monde ment et manipule autrui, en effet, jusqu’à cette scène du dénouement, où l’on voit Araminte déclarer