Corpus
Le premier poème "Lambes" de André Chénier date de 1794 et est tiré des "Derniers vers", le troisième "Politique" est un poème de Gérard de Nerval tiré des "Petits Châteaux de Bohême". Le second est un poème de Guillaume Apollinaire datant de 1913 tiré du recueil Alcools intitulé "A la santé".
Ces poèmes ont été écrits à des dates différentes et traitent tous les trois de l'univers carcéral.
Nous nous intéresserons d'abord à l'écriture proprement dite, puis à l'évocation des deux mondes opposés; dedans et dehors, avant de nous poser la question suivante: La poésie permet-elle de dépasser une épreuve ? Enfin nous conclurons en apportant un avis personnel.
Les poèmes A,B et C utilisent le pronom « je ». En effet on constate que dans ces trois textes le locuteur est confondu à l’auteur.
Ceci étant dit, on remarque ensuite que les auteurs Chénier, Apollinaire et Nerval décrivent l’intérieur de la prison; en effet ils parlent de "murs effrayés", de "long corridors sombres" ou bien de "couleurs pâles". Quand à Nerval il regrette que "Les murs grillés et frais taillés" lui cachent l'extérieur.
Ces poèmes opposent un intérieur clos à un espace extérieur ouvert. Les trois auteurs présentés sont tous des poètes captifs de l'environnement réduit de la prison. Chénier et Nerval ont toutefois les sens tendus vers la perception du monde extérieur. " Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyr animent la fin d'un beau jour" dit Chénier, tandis que Nerval tente de dépasser "l'étroit horizon de la prison" en s'adressant à "l'oiseau qui fend l'espace".
Apollinaire, par contre, prisonnier physiquement de sa cellule, en est aussi prisonnier mentalement au point que son écrit se limite quasiment à l'évocation de son