Correspondance entre andré gide et paul valéry
André Gide- Paul Valéry, Correspondance (1890-1942)
Introduction:
André Gide et Paul Valéry se rencontrent en décembre 1890, chez l’oncle de Gide.
Cette rencontre marquera très fortement les deux écrivains, car elle sera à l’origine d’une correspondance de 52 ans, qui ne sera interrompue qu’à la mort de Paul Valéry.
Il s’agit donc du début d’une correspondance, mais également d’une grande amitié: en effet Gide avoue dans une de ses lettres (lettre 138, page 280, 15 mars 1894) que « [son] être n’en sentit au début le besoin », mais « ne saurait à présent [se] passer » de cette amitié.
On peut alors penser qu’il n’est pas uniquement question d’une rencontre entre deux personnes qui a pu tisser de tels liens, mais une rencontre entre deux consciences, deux écrivains, ou plutôt deux écritures. Il semblerait que l’on puisse parler d’un véritable coup de foudre amical et littéraire.
Au début des années 1890, les écrits de Gide et Valéry sont, l’un comme l’autre, fortement inspirés par le symbolisme.
Afin de mieux comprendre les procédés d’écriture des deux auteurs, on verra tout d’abord que les lettres sont témoins d’un type d’écriture, à mi-chemin entre le monologue et la conversation. Mais cette correspondance qui, on le verra plus tard, est en perpétuelle évolution, pourrait également manifester la recherche d’un idéal: d’une part un idéal de la littérature, d’autre part un idéal de l’amitié.
I. Monologue et conversation, des lettres représentatives d’un type d’écriture
En 1920, Valéry connaît des difficultés matérielles. Gide souhaite alors publier les lettres de son ami, persuadé que celles-ci connaitront un vif succès.
Pourtant, Gide juge ses propres lettres moins dignes d’intérêt que celles de Valéry, ce sont uniquement les écrits de ce dernier qu’il souhaiterait publier.
Cela peut nous paraître étrange, car en lisant cette correspondance on ne peut qu’affirmer avoir affaire à