correspondances
Situation du poème :
Inspiré du romantisme, Charles Baudelaire se rallie à la réaction parnassienne mais surtout il annonce la doctrine symboliste qui triomphera à la fin du siècle. Si les écrits qu'il a laissés nous touchent encore, c'est parce qu’il reste un poète innovateur.
« Correspondances » de Charles Baudelaire est le quatrième poème des fleurs du Mal, recueil publié en 1857. Il s'agit du premier sonnet du recueil qui compte 43 sonnets sur 100 poèmes. Ce recueil a été censuré à cause du contenu de certains poèmes qui a choqué la société de l’époque. Baudelaire apparait comme un poète incompris. « Correspondances » ne figure pas parmi les poèmes censurés ; toutefois, il sera l'un des plus célèbres poèmes de Baudelaire. Les poètes qui lui succéderont y verront le manifeste de la nouvelle poésie.
Type du poème :
Le sonnet est, généralement, composé de quatorze vers de même mesure. Les huit premiers sont partagés en deux quatrains avec deux rimes. Les six derniers vers forment deux tercets avec trois rimes différentes.
« Correspondances » est un donc un poème à forme fixe : un sonnet. Il est composé de deux couples de strophes : une paire de quatrains et une paire de tercets. Cependant, c’est un sonnet irrégulier parce que ses deux quatrains roulent sur quatre rimes au lieu de deux : ( ABBA / CDDC) . Les six derniers forment deux tercets avec 3 rimes différentes ( EFE / FGG ) .
Traditionnellement, dans ce type de poème les deux tercets s'opposent aux deux quatrains .C'est bien ce qui se vérifie ici. Les deux quatrains annoncent la théorie des correspondances alors que les deux tercets l’illustrent.
Schéma rythmique :
La Nature est un Temple// où de vivants piliers
Laissent parfois sortir// de confuses paroles
Tous les alexandrins du poème sont coupés en deux hémistiches par une coupe