Corrigé du sujet de dissertation sur le rire de gargantua de rabel
Sujet 1
Dès l’Antiquité, le rire a cette dimension propitiatoire d’attirer la bienveillance des dieux lors des fêtes de la déraison, portées par un rire souvent farcesque ou subversif, un rire qui permet d’oublier la gravité de l’existence et d’assurer l’équilibre de la cité. Au Moyen-Âge le rire perd de sa vigueur tant il est décrié par l’Église qui y voit un signe diabolique en avançant l’argument que
Jésus n’aurait jamais ri. Au XVI ème …afficher plus de contenu…
Raconter cette venue au monde permet en effet à Rabelais médecin de dessiner le corps physiologique par des termes aussi précis que « cotylédons de la matrice », « la veine creuse », le
« diaphragme », ce corps débarrassé des tabous du vieux monde et de l’ignorance moyenâgeuse.
C’est aussi l’occasion de distiller des connaissances fameuses par de nombreuses références mythologiques, Athéna, Castor et Pollux, Adonis, Neptune qui est le modèle de gestation idéale selon Homère pour former l’enfant « à la perfection » et, justement, Gargantua est porté onze mois dans le ventre de sa mère. A la manière des boîtes de silènes, ces boîtes d’apothicaires …afficher plus de contenu…
Cet « oison duveteux » est un clin d’œil à l’aile de Zeus, métamorphosé en cygne pour séduire Léda, qui épouse les contours du fessier de la jeune femme. Ce chapitre excelle dans cet art de la parodie lorsque Gargantua se met à faire des vers en imitant la poésie de Clément Marot mais aussi le rondeau médiéval en le rythmant de la formule burlesque « en chiant ». C’est donc par le rire que le lecteur s’instruit et prend de la hauteur. D’ailleurs dès son avis au lecteur Rabelais précisait qu’il n’y avait dans son livre « guère de perfection, sauf si on se met[ait] à rire. »
En outre les modèles humanistes du roman sont toutes des figures joyeuses, cette joie qui n’est pas incompatible avec la sagesse, ni avec la richesse du savoir, loin de là. Eudémon,