Un bonheur sans illusion est-il concevable ?
Pb : a) difficultés : définir cette forme de bh ( par ex : l’ataraxie ) => montrer l’invalidité du bh tel qu’il est communément admis + répondre aux objections contre le modèle peu “appétissant” du bh sans illusion. ( ou sinon montrer l’impossibilité en principe de ce bh. ) b) enjeux : sauver ou condamner une conception de la vie gouvernée par le bh càd se décider sur la destination éventuelle de l’homme. ( ou choisir entre la lucidité et le bh. ) c) clarifier et comprendre le présupposé d’un rapport déterminant des pensées sur le corps, alors que le rapport inverse semble tout aussi pertinent. I) Apparemment, il ne pourrait pas y avoir de bh sans illusion. A) Le bh comme satisfaction des désirs. Conception commune du bh = joie/plaisir/bien-être à l’occasion de l’obtention de ce que je désire, notamment les biens matériels : la richesse, la gloire, le pouvoir, l’amour. Ce bh repose sur 3 illusions : *** illusion de la valeur des objets du désir ( ce que je veux obtenir ) car désir => 1° déception 2° lassitude 3° vulnérabilité 4° insatisfaction sans fin *** illusion sur la durée de la satisfaction ( sa réalité dans le temps. ) Je crois ou veux croire que je serai heureux, càd que ce bh durerait. *** illusion sur la portée de ce bh : il est absurde. car dans le fond, la satisfaction ne change rien à ma condition, je ne suis pas plus “avancé” dans la vie. ===> Le bh, tel qu’il est communément conçu, est donc bien fondé sur l’illusion. B) La question se pose donc bien de savoir si l’on peut concevoir un bh sans illusion. Cela semble difficile car 1°) si je ne crois pas à mon désir ( si je ne suis pas pris par l’illusion, — promesse de bh que fait miroiter le désir ) alors le monde perd de sa valeur. Le monde et la vie s’appauvrissent. Il n’y a plus d’espoir, plus de motivation, plus d’avenir. Dépréciation qui semble compromettre la possibilité d’être heureux. 2°) la lucidité et la désillusion semblent entrainer le malheur