corrigé Lecture analytique La boétie
Etienne de la Boétie Les parallélismes créent un effet d’insistance dès la première ligne : « nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien » ; de même aux lignes 19 et 20 : « les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue ». On voit bien que l’auteur crée une relation de cause à effet entre les actions du peuple et les malheurs qu’il endure. La formule : « vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vous familles, de vos vies » aux lignes 6 et 7 est ironique et destinée à réveiller la fierté des populations ; on y trouve une opposition entre « grand bonheur » et « seulement la moitié » et une gradation : « biens…familles…vies ». L’auteur cherche à suggérer que les hommes sont prêts à se contenter de la moitié de ce qu’ils ont de plus cher, jusqu’à leur vie. Ils sont d’ailleurs comparés à des bêtes à travers une métaphore filée (L21, 22) : « Tenir la bride plus courte…les bêtes elles-mêmes », il est même sous-entendu que les bêtes sont mieux traitées que les hommes. La Boétie dresse un tableau très réaliste de la situation du peuple, on peut relever un champ lexical important des abus de pouvoir : « piller(L3)…dépouiller (L4)… mort (L 11)…détruire (L14)…frapper (L15)…foule (L16) assaillir (L18) », ceci est renforcé par la gradation : « Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine » à la ligne 7. Le responsable de ces malheurs est clairement désigné : « l’ennemi » (L8) le terme en italique permet de le mettre en valeur et de montrer son aspect nuisible ; il est d’ailleurs aussi qualifié de « larron » (L19 et « meurtrier » (L20). Cette première partie a mis en lumière la colère de l’auteur face à la situation des peuples opprimés, il cherche, à travers ce discours, à démontrer que le tyran n’est qu’un homme et que le peuple qui le soutient