Corruption & mensonge
Corruption et mensonge – Un nécessaire recours à la morale
La corruption a toujours été un véritable moyen de gouverner ou de conserver le pouvoir et les privilèges mais c'est un phénomène ancien et évolutif : ce qui était corruption à une époque peut ne plus l'être à une autre et réciproquement. C'est un phénomène de société qui bénéficie, comme chacun peut s'en rendre compte, d'un traitement prioritaire par tous les médias et pourtant on ne dispose d'aucune donnée objective sur son ampleur réelle. La corruption se définit comme un abus de pouvoir ou une improbité dans le processus de décision. Pour le Conseil de l'Europe et, notamment le GRECO1, elle "comprend les commissions occultes et tous autres agissements qui impliquent des personnes investies de fonctions publiques ou privées, qui auront violé leurs devoirs découlant de leur qualité de fonctionnaire public, d'employés privés, d'agents indépendants ou d'une autre relation de ce genre, en vue d'obtenir des avantages illicites de quelque nature que ce soit, pour euxmêmes ou pour autrui." DE LA CORRUPTION Le phénomène est apparu dès la plus haute Antiquité2 et il a toujours été considéré comme l'une des plus répandues et l'une des pires formes de comportement qui pervertit l'administration des affaires publiques lorsqu'elle est le fait d'agents publics ou des élus. C'est ce qu'affirme Cicéron quand il écrit, dans "Plaisir et Vérité" : "il y a des hommes à qui tout sens de la mesure est inconnu : argent, honneur, pouvoirs, plaisirs sensuels, plaisir de gueule, plaisirs de toutes sortes enfin ; il n'ont jamais assez de rien. Leur malhonnête butin, loin de diminuer leur avidité, l'excite plutôt : hommes irrécupérables à enfermer plutôt qu'à former". En France, l'un des premiers textes officiels dans lequel il est expressément fait référence à la lutte contre la corruption est l'ordonnance du 23 mars 1302 sur la réforme du royaume prise par Philippe le Bel. Il y indique clairement à ses baillis,