Corruption
On dit cyniquement de la corruption qu'elle est, avec la prostitution, le plus vieux métier du monde. Si la prostitution représente une mise en location
d'un corps, la corruption est la mise en vente d'une conscience. Dans sa définition la plus simple, la corruption est l'abus d'un pouvoir confié à un
agent public en vue d'un gain personnel ou pour le bénéfice d'un groupe auquel il doit allégeance. Cette approche est la mieux adaptée à
l'appréhension du phénomène car elle est à la fois, plus flexible que celle qu'opère habituellement le droit pénal qui applique le concept à certains
actes malhonnêtes, tel que le sens originaire qui définit la corruption comme toute altération d'un état premier considéré comme pur et idéal.
Le mot corruption s'applique ainsi à des actes malhonnêtes, mais il implique un comportement par lequel un agent public s'enrichit de manière
impropre en détournant un pouvoir qui lui a été confié.
Il convient de distinguer deux catégories de corruption : “ la petite corruption ” ou “ la corruption de survie ” qui est pratiquée par les petits
fonctionnaires qui sont mal payés et donc obligés de rançonner la population en vue de survivre, et “ la grande corruption ” ou corruption de profit
pratiquée par des agents publics de haut niveau qui prennent des décisions sur des contrats très importants.
La corruption existe pratiquement dans tous les pays quel que soit leur niveau de développement économique et social. Aucune administration, aucun
régime politique ne peut opposer une résistance totale à la corruption. Celle-ci est un phénomène permanent qui tient à la nature des choses car “
toute société qui fonctionne par la confrontation entre le pouvoir et l'argent génère des faits de corruption ”.
Il y a, en général, la chance pour que la corruption se produise lorsque le secteur public se trouve à l'interface du secteur privé et plus