La cosmétique biologique Dans le milieu de la bio – celui de la terre, de l'humus, des semences –, s'occuper de cosmétique peut paraître assez futile. C'est vrai quand la cosmétique nous renvoie à ces images de femmes et d'hommes très apprêtés, pomponnés, presque rutilants, de certains milieux huppés où apparence et statut se rejoignent… Mais la cosmétique, c'est autre chose. Et c’est, en tout cas, une affaire bien trop sérieuse pour l'abandonner aux seuls adeptes du bling-bling et à leurs insatiables pourvoyeurs, les industriels de la beauté et du marketing. Par Nelly Pégeault Nos basiques achats de savons, shampoings et autres dentifrices nous transforment tous, inévitablement, en consommateurs de cosmétiques. Or, contrairement à ce que laisse entendre la législation, ces produits-là peuvent avoir un impact sur notre santé et sur l'environnement. Personne n'en est plus dupe : est-ce la raison de l'engouement récent du public pour la cosmétique biologique ? Sauver notre peau Contrairement aux médicaments, qui doivent passer sous les fourches caudines de l’AMM (l'Autorisation de Mise sur le Marché) pour arriver dans les pharmacies – et c'est le moins ! –, les cosmétiques n'ont pas à respecter toutes ces formalités pour parvenir jusqu'à nos salles de bain. Censément, leurs effets s'arrêtent aux frontières de notre épiderme, d'où la légèreté avec laquelle la législation les traite. Mais cela, c'est dans le principe. A l'instar du nuage de Tchernobyl on sait ce qu'il en est de la réalité… Ainsi, même si la loi l'a décrété, notre peau n’est pas une barrière étanche. Fort heureusement, elle respire par tous ses pores, de sorte que chaque matière entrant en contact avec elle provoque un échange entraînant, à l'un ou l'autre bout du processus… une réaction ! Le fait d'avoir voulu ignorer ce dialogue d'une substance avec notre peau d'abord, avec notre organisme ensuite, est typique de la vision réductrice conventionnelle dans laquelle baigne notre industrieuse société. En