Costumes
Les costumes au théâtre ont plusieurs fonctions : -ils tiennent à la fois du discours et de la mise en scène : certains personnages peuvent en critiquer d'autres en évoquant leur façon de s'habiller.
-ils sont porteurs de comiques : selon les textes, ils accentuent les traits de caractère d'un personnage (Harpagon et sa fraise à l'antique), ils participent de l'effet visuel et du comique de caractère. Tel vêtement débraillé va traduire un caractère fantaisiste ou défaitiste, par exemple.
-Ils peuvent participer à l'action : travestissements, échanges d'identité chez Marivaux par exemple, mais sous ses habits de servante, Sylvia trahit ses origines nobles aux yeux de son amant Dorante qui s'est travesti de même.
-ils ont une valeur symbolique : ils déterminent l'appartenance à une classe sociale (port de l'épée ou non, mais Figaro est supérieur en intelligence au Comte, chez Beaumarchais), ou à tel type de rôle (le jeune premier, bien mis, le vieillard négligé ou vêtu à l'ancienne, la coquette, dentelles et souliers fins, etc. Parfois le spectateur attend un costume précis d'après la lecture de la pièce et le metteur en scène a choisi une autre voie : Célimène peut être de rouge vêtue, fringante et voyante, si l'on accentue sa coquetterie, ou bien plus simple, si on la considère victime de la société dans laquelle elle évolue, obligée de dresser des portraits assassins pour exister aux yeux du monde. Les costumes donnent du sens à l'interprétation d'un metteur en scène.
Moyen de métamorphose, le costume est un des signes visibles du théâtre. Il est à la fois réel et irréel : réel par ses liens avec le vêtement d'une époque, irréel parce qu'il est chargé d'une signification plus forte, celle d'un véritable code vestimentaire. Longtemps, le costume n'a représenté que le goût d'un acteur ou sa richesse. Les classiques français étaient représentés en habit de cour. Au XVIIIe siècle, recherchant plus de vérité et de naturel, certains