Coucou
2280 mots
10 pages
Modèle d’analyse littérairePar Carine Tremblay et Alexis Vaillancourt
Extrait de La Chanson de Roland : « La mort de Roland »
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Hautes sont les montagnes et les arbres très hauts. Il y a là quatre perrons de marbre, mais c’est 1 sur l’herbe verte que Roland le comte s’est affaissé. Un Sarrasin non loin de là l’épie : il feint 2 d’être mort et gît parmi les autres. Son corps et son visage ruisselants de sang, mais il se dresse 3 sur ses pieds et accourt en toute hâte. Il est beau et fort et d’un très grand courage. Dans son 4 orgueil il conçoit soudain une mortelle rage, se saisit de Roland, de son cor, de ses rames et laisse 5 tomber ces mots : « Le neveu de Charles est vaincu. Et cette épée, je la ramènerai en Arabie! » 6 Mais comme il la tirait, le comte reprit un peu sa connaissance. 7
[…]
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Roland sent bien qu’il va perdre la vie : il s’efforce de se tenir debout du mieux qu’il peut. Sur 8 son visage la couleur livide. Devant lui se trouve une pierre grise : de douleur et de colère il y 9 frappe dix coups. L’acier crisse1 mais ne se brise ni ne s’ébrèche. « Ah, dit le comte, sainte 10 Marie, venez à mon aide! Ah, Durendal, ma bonne épée, pitié sur vous! Car je vais mourir et ne 11 pourrai plus me charger de vous! Tant de batailles avec vous remportées sur les champs! Tant de 12 grandes terres conquises où règne aujourd’hui Charles à la barbe chenue2! Que jamais ne vous 13 possède l’homme qui fuirait devant un autre ! C’est un très bon vassal3 qui vous a longtemps 14 tenue! Jamais il n’y en aura une pareille en terre libre de France! 15
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Roland frappe sur le rocher de sardoine4. L’acier crisse mais ne se brise ni ne s’ébrèche. Quand 16 il voit qu’il ne peut faire éclater son épée, sur elle il se met à gémir : « Ah, Durendal, comme tu es 17 belle et claire et blanche! Et contre le soleil, comme tu luis et tu flamboies! Charles jadis se 18 trouvait aux vallées de Moriane quand du ciel Dieu lui manda par un ange de te remettre à l’un de 19 ses