Couple franco allemande
Samedi dernier, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont retrouvés à Colombey-les-2Eglises. Ils ont discuté de politique extérieure et abordé les questions d’actualité (crise, relations UE/pays limitrophes, paquet énergie-climat…). Ceci est symbolique de la qualité du lien qui lie la France et l’Allemagne, les plaçant au cœur de l’Europe au niveau politique en plus du niveau géographique. Il y a 63 ans pourtant, s’achevait tout juste la troisième confrontation militaire entre la France et l’Allemagne en un siècle. Dès le lendemain de ce conflit, des hommes politiques visionnaires préconisaient la réconciliation. Dès l’automne 1945, le général De Gaulle l’avait évoqué. Le 19 septembre 1946, le britannique Winston Churchill plaide pour les Etats-Unis d’Europe. Plus étonnant encore, il clame que ce projet ne pourra se faire qu’en faisant « de la France et de l’Allemagne des partenaires ». En 1948, le gouverneur militaire français de Berlin, le Général Tarbe de Saint Hardouin dit : « ce que nous pouvons offrir à l’Allemagne, c une participation active et efficace à la reconstruction de l’Europe ». Lors de son allocution historique le 9 mai 1950, Robert Schuman parle de la nécessité d’une entente franco-allemande pour mettre fin à « l’opposition séculaire » entre ces deux pays. Suite à cela est créée la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier le 18 avril 1951 (Traité de Paris) dans laquelle cohabitent la France et l’Allemagne avec le même statut. Par la mise en commun des ressources nécessaires à l’armement, elle prévient tout risque de conflit. Dans l’esprit de Jean Monnet, il s’agit d’un premier pas en direction d’ « une Europe supranationale (…) autour d’un noyau franco-allemand ». Ce rapprochement sera favorisé par le contexte d’opposition est/ouest et la volonté US d’un redressement rapide de l’Allemagne. L'Allemagne de l’Ouest dirigée par Konrad Adenauer s’ancre ainsi dans le camp