cours désir
D'un côté, le désir peut être vu à la fois comme l'essence et le moteur de l'homme : il fait partie de son origine et contribue à la définir. Cependant, on peut aussi considérer le désir comme une source de souffrance, car le désir est tout-puissant et subordonne la raison. Certains cherchent donc à se libérer des désirs, mais il s'agit surtout de les maîtriser et de les limiter.
ILe désir, essence et moteur de l'homme
ADésir et besoin
Il existe une différence essentielle entre le désir et le besoin : le besoin peut être satisfait alors que le désir est insatiable.
Le besoin est animal (se reproduire, se nourrir, dormir, etc.), il dépend du corps seul et trouve donc sa satisfaction dans un acte ou un objet précis.
Ce n'est pas le cas du désir, qui se déploie dans l'imagination et non dans la réalité. Contrairement au besoin physique, le désir dépend donc de la capacité de l'homme à se projeter et à se représenter consciemment un objet désiré, malgré son absence. Le désir est donc propre à l'homme : il fait partie de ce qui définit notre humanité.
Par exemple, l'acte sexuel satisfait un besoin physique mais le désir est toujours renouvelé.
BLe désir définit l'homme
Dans l'Antiquité, on a tendance à parler de désirs multiples. Mais, pour les Modernes, il faut évoquer le désir au singulier car il est l'essence de l'homme.
Dire que le désir est l'essence de l'homme implique qu'il lui est propre : il différencie l'homme des animaux. De plus, cela suppose que c'est le désir, et non la raison, qui constitue la nature profonde de l'homme.
Cette idée est notamment défendue par Freud : le désir (la libido) définit et meut l'homme. En effet, les neuf dixièmes de l'appareil psychique sont constitués de désirs inconscients (les pulsions) auxquels l'homme est soumis. Spinoza affirme également que le désir est l'essence ou le « conatus » de l'homme car il lui apporte l'énergie nécessaire pour « persévérer dans son être ».